Préparation pour le plan d'intervention pour les pas si nuls que ça quand même!


Cet article fait suite au précédent "La plan d'intervention pour les pas si nuls que ça quand même!" qui démystifiait ce fameux document pour les parents et qui répondait à plusieurs questions souvent gardées pour soi.  Maintenant, préparons le plan d'intervention en tant que parent.


Vous avez été convié à la mise en place du plan d'intervention de votre enfant pour la première fois?  Ou peut-être est-ce le temps d'effectuer sa révision?  Dans un cas comme dans l'autre, mieux vaut se préparer à l'avance pour faire de cette rencontre importante un moment productif et enrichissant.





 -  Se préparer à devoir répondre à certaines questions à propos de notre enfant s’il s’agit du premier plan d’intervention.
  • Quelle attitude a votre enfant face à l'école?
  • Quelles sont ses principales qualités?
  • En quoi se sent-il compétent?
  • Quels sont ses intérêts à l'école et à la maison?
  • Votre enfant ressent-il des peurs ou des craintes face à l'école ou à ses difficultés?
  • Quelles sont ses principales difficultés selon vous à l'école et à la maison?
  • Quels comportements ou compétences doit-il développer?
  • Quels défis ou réussites voulez-vous faire vivre à votre enfant?
  • Avez-vous des préoccupations face au plan d'intervention?
  • Quelles sont vos attentes face à l'école par rapport au plan d'intervention?
  • Quelles sont vos attentes face à votre enfant?


-  Sinon, revoir le dernier plan d’intervention de notre enfant. 
  • Les objectifs sont-ils toujours valides?                                                            
  • Y’a-t-il des informations à mettre à jour ou à corriger?
  •  Tous les rapports externes ont-ils été donnés à l’école?

-  Aviser la direction si un intervenant externe vous accompagne.

-  Que votre enfant participe ou non à la rencontre, le mettre au courant et l'impliquer dans son propre plan d'intervention.  Des adultes se concertent pour lui car ils ont à coeur sa réussite.  Il doit en être conscient et apprendre à accepter graduellement ses difficultés.  De plus, il doit savoir qu'il est le maître de sa réussite et que les moyens seront mis en place pour l'aider à y parvenir.

-  Apporter un crayon et un carnet de notes pour avoir le temps de tout relire et éventuellement requestionner à propos d'éléments qui sont moins clairs.


    
    

-  Avoir une ouverture et une bonne écoute pendant la rencontre.  Une attitude positive est garante d'une bonne réunion.

-  Ne pas se sentir gêné si les émotions prennent le dessus au cours de la réunion.  La rencontre peut avoir un effet libérateur ou anxiogène.  Il ne faut absolument pas se culpabiliser si les larmes sont au rendez-vous.  Les intervenants qui vous entourent sont empathiques et compréhensifs face à votre situation.  Ils se montreront à votre écoute.

-  S'assurer que les objectifs qui seront inscrits au plan d'intervention soit mesurables, observables et quantifiables pour évaluer une éventuelle amélioration lors de la prochaine rencontre du plan.

- Signer le plan d'intervention si vous êtes en accord.  C'est d'ailleurs ce qui se fait majoritairement.  Si vous hésitez pour une raison quelconque, il est de votre droit en tant que parent d'y réfléchir quelques jours et de signer ou non par la suite.

-  Savoir avec qui communiquer si on a des questions.  L'enseignante de votre enfant demeure un bon référent, mais demandez lors de la réunion qui sera le meilleur contact.

-  S'informer du moment prévu pour la prochaine rencontre.

- Avoir en main votre plan d'intervention ou demander comment et quand il vous sera remis.

- S'assurer de bien comprendre les termes utilisés en demandant aux intervenants de clarifier au besoin ou de vous fournir des exemples pour bien comprendre de quoi il est question.





-  Informer l'école des changements importants dans la vie de votre enfant car cela peut avoir un impact majeur dans sa vie scolaire (séparation, décès, départ d'un parent pour un voyage, changement à la maison dans sa routine...).

-  S'assurer d'avoir la copie du plan d'intervention dans vos dossiers.

-  Recevoir une communication mensuelle de l'école sur la progression de votre enfant.  Elle peut provenir de divers intervenants (l'enseignante ou l'orthopédagogue par exemple) et prendre diverses formes (courriel, communication téléphonique, rencontre en personne, lettre envoyée à la maison, bulletin).  Elle est obligatoire quand une élève a un plan d'intervention.

-  Si la réalisation du plan d'intervention pose problème, en discuter avec l'enseignante ou la direction et établir une nouvelle rencontre si nécessaire.  Si malgré cette rencontre la situation ne se règle pas, vous référer au comité EHDAA ou au conseil des commissaires de votre Commission scolaire.  Ils seront là pour vous guider dans vos démarches.

-  Se préparer à la prochaine rencontre!



J'espère que cela vous éclairera pour votre première ou prochaine rencontre pour votre enfant.  Voyez cette belle rencontre comme un coup de pouce, un travail de collaboration et une reconnaissance de votre expertise, celle irremplaçable de parent de votre enfant!


Bon plan d'intervention!
Vous êtes maintenant un(e) pro :)

Le plan d'intervention pour les pas si nuls que ça quand même!


















J'ai plusieurs plans d'intervention à mon compteur en tant qu'enseignante, mais j'ai eu à participer au premier plan d'intervention pour mon propre enfant cette année.  Lorsque mon mari s'est présenté avec moi, il a semblé totalement dépourvu à certains moments durant la rencontre même si nous en avions discuté au préalable, tandis que j'étais en territoire connu et très à l'aise.  Après la rencontre, nous avons longuement discuté et j'ai répondu à toutes ses interrogations.  Certaines me semblaient évidentes, mais ne l'étaient pas du tout pour lui.  De là est née l'idée de cet article.  Remerciez mon mari!






Scénario 1
Après des mois d'attente et probablement d'années à ne pas savoir, votre enfant a reçu un diagnostic d'un handicap ou d'un trouble d'adaptation ou d'apprentissage tout récemment.  Vous en êtes presque soulagé tant vous ne saviez plus quoi faire pour l'aider et surtout le comprendre.  Mais avec ce mélange d'enthousiasme vient aussi l'inquiétude.  Que fait-on maintenant?  

L'école est avisée et reçoit le précieux rapport tant attendu.  On vous contacte pour prendre rendez-vous pour mettre en place son plan d'intervention.  

C'est votre première fois et vous ne comprenez pas bien les aboutissants d'une telle rencontre.


Scénario 2
Votre enfant éprouve des grandes difficultés scolaires et vous en avez discuté avec son enseignante.  Ces difficultés persistent depuis quelques années déjà et nuisent à sa réussite scolaire, mais aucune évaluation n'a encore été faite pour diagnostiquer un possible trouble.  Votre enfant est considéré à risque.  L'enseignante fait une demande de service au sein de l'établissement scolaire pour qu'il soit vu par certains professionnels (orthophoniste, psychologue...) afin d'investiguer davantage.   L'école vous contacte pour prendre rendez-vous pour mettre en place son plan d'intervention.  

C'est votre première fois et vous ne comprenez pas bien les aboutissants d'une telle rencontre.


Scénario 3
Votre enfant éprouve des difficultés comportementales et vous en avez discuté avec son enseignante.  Ses problèmes de comportement persistent malgré plusieurs interventions. Cela nuit grandement à sa réussite scolaire et à ses relations sociales à l'école.  Aucune évaluation n'a encore été faite pour diagnostiquer un possible trouble.  L'enseignante a peut-être même fait une demande de service au sein de l'établissement scolaire afin d'investiguer davantage.   L'école vous contacte pour prendre rendez-vous pour mettre en place son plan d'intervention.  

C'est votre première fois et vous ne comprenez pas bien les aboutissants d'une telle rencontre.




Plein de questions vous viennent en tête et vous n'osez pas vraiment les demander de peur de passer pour un mauvais parent ou pour un novice en matière d'éducation?  Je vous rassure:  vous n'êtes vraiment pas les seuls parents dans cette situation!


Je veux répondre à vos questions pour démystifier le tout avec cet article:  le plan d'intervention pour les pas si nuls que ça quand même!  Parce que même si vous ne savez pas tout, vous en savez beaucoup sur votre propre enfant et ça, ce n'est pas rien! Votre quotidien à ses côtés nous donne un sacré coup de main lors du plan d'intervention.  

Alors, je me lance pour vous et je pose les questions à votre place!


Est-ce que je peux me préparer à la rencontre de plan d'intervention?

Certainement et ce serait même à privilégier.  Lisez l'article "Préparation au plan d'intervention pour les pas si nuls que ça quand même!" pour vous guider et notez vos commentaires.  Ainsi, vous saurez un peu ce que l'on voudra savoir de vous et aurez commencé une réflexion.  Apportez avec vous crayon et papier pour prendre des notes durant l'entretien.


Est-ce que je peux être accompagné pendant la rencontre?

Bien sûr!  Vous pouvez être accompagné de votre conjoint(e), d'un membre de la famille ou d'un ami qui pourra être en mesure de vous soutenir si vous en éprouvez le besoin.  Un spécialiste externe peut aussi se joindre à la rencontre (une personne qui fait le suivi en dehors de l'école avec votre enfant et qui peut contribuer à son plan d'intervention comme un ergothérapeute, un psychologue, un travailleur social...).  Prenez la peine d'en aviser la direction au préalable.



Qui doit être impliqué dans le plan d'intervention?
- Votre enfant )
- Vous
- La direction ou un personne mandatée
- L'enseignante
- Des membres du personnel (spécialistes, technicienne du service de garde, éducatrice spécialisée)
- Des professionnels internes (orthopédagogue, orthophoniste, psychologue, psychoéducatrice, conseillères pédagogiques...)
- Des professionnels externes (ergothérapeute, travailleur social, neuropsychologue, pédopsychiatre...) 




Que doit-on obligatoirement retrouver dans un plan d'intervention?
Peu importe l'apparence que prendra le plan d'intervention de votre enfant (car chaque école peut avoir sa propre version), tous doivent contenir les mêmes informations:
- Les informations précises de l'enfant (date de naissance, code permanent, école)
- Ses besoins et capacités
- Les objectifs précis à travailler
- Les moyens qui seront utilisés pour atteindre les objectifs et les responsables de ceux-ci
- Un résumé des services reçus ou des évaluations faites
- Les échéances pour chaque objectif
- Les signatures de chaque intervenant présent incluant les parents

Le Ministère de l'éducation propose un canevas de plan d'intervention (que l'on appelle aussi PI).  Vous pouvez y jeter un coup d'oeil ici pour avoir une petite idée de ce que cela a l'air.



On veut le bien de mon enfant, mais est-ce que le plan d'intervention peut être dommageable pour lui?
Le plan d'intervention a pour but premier d'aider l'enfant et non pas de lui nuire.  Il ne faut pas le percevoir comme d'un dossier presque judiciaire qui entachera sa réputation, bien au contraire!  La plan d'intervention répertorie les moyens et stratégies employées, mises de côté ou conservées, qui correspondent aux besoins réels de l'enfant.  Il est le pont entre les intervenants, entre les niveaux scolaires, entre les écoles.  C'est la preuve du support qui lui a été donné et la trace des moyens qui sont le plus adaptés pour lui.  Le plan d'intervention sera en constante évolution tout au long du parcours scolaire de votre enfant.


Est-ce qu'il va falloir que je réexplique tout à chaque année à sa nouvelle enseignante?
Non, car le plan d'intervention le fera dans un premier temps à votre place.  La nouvelle enseignante de votre enfant en prendra connaissance dans les semaines qui suivront le début de l'année scolaire avec son nouveau groupe-classe.  La direction ou elle vous contactera et une première rencontre sera mise en place pour réviser le PI.


Quels sont mes droits en tant que parent?
La loi de l'instruction publique (aussi appelée LIP) veille à ce que les droits de chacun soient clairs et surtout respectés.  Le Cadre de référence pour l'établissement des plans d'intervention aussi.

En tant que parent, vous êtes en droit:
- de recevoir une invitation pour participer à l'élaboration du plan d'intervention.
- d'assister à la rencontre du plan d'intervention.
- de refuser d'assister à la rencontre du plan d'intervention, mais celui-ci sera tout de même fait malgré votre absence (mais on espère évidemment que vous serez là!).
- d'être accompagné.
- de questionner les objectifs et les moyens mis en place
- de donner votre avis durant la rencontre
- de prendre un temps pour y réfléchir avant de signer (mais le document est souvent signé au moment même lorsque les parents sont satisfaits)
- d'exiger la copie du plan d'intervention
- de demander une révision du plan s'il ne répond plus aux besoins de votre enfant
- de recevoir une communication mensuelle (écrite ou verbale comme un bulletin, une note, un courriel, un coup de fil...) sur le suivi de votre enfant de la part de l'un des intervenants (majoritairement l'enseignante, mais ce peut être aussi d'un autre professionnel de l'école).



Quel rôle doit avoir le parent dans la mise en place d'un plan d'intervention?
Son rôle est tout aussi important que celui de l'enseignant, des spécialistes de la direction ou même de l'enfant lui-même.  La collaboration et l'expertise de chacun sont importantes dont les vôtres.  Votre rôle sera de questionner, de proposer et de réfléchir sur les pistes de solution.  

Votre implication démontrera de plus à votre enfant votre désir de le voir réussir et valorisera son image face à l'école et ses intervenants qui souhaitent eux aussi son succès.  Votre présence est appréciée et on aime encore plus quand les deux parents peuvent se déplacer! 

Il faut voir cette rencontre comme une réunion d'équipe, où un but précis et commun est visé: le bien-être de votre enfant.



Le plan d'intervention est-il un contrat légal?
Non.  Selon la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, le plan d'intervention constitue un outil qui consigne les mesures adaptées consenties à l’élève qui a des besoins éducatifs particuliers, établit les objectifs à atteindre et identifie les responsabilités des personnes appelées à intervenir. Ainsi, d’un point de vue légal, il ne pourrait être considéré comme étant un contrat qui lie l’école et les parents.(tiré du document "La signature par les parents du plan d'intervention en milieu scolaire, p.5)

Par contre, il assure que votre enfant est considéré comme ayant des besoins et il est pris en main par le système scolaire.  Les intervenants s'engagent en tant que professionnels à fournir un service d'aide à votre enfant.  Les parents et l'enfant s'engagent eux aussi dans le processus.  Aux yeux du Ministère de l'éducation, il s'agit DU document nécessaire pour assurer que les mesures adaptatives seront utilisées et permises lors des examens officiels du Ministère en fin d'année pour l'obtention des diplômes. 


Comment choisit-on les objectifs à travailler dans le plan?
Un plan d'intervention contient en général de un à trois objectifs, pas plus.  Les objectifs pourraient être plus nombreux,  mais il faut prioriser et concentrer nos efforts communs sur les problématiques majeures.  De concert, les intervenants présents lors de la rencontre et vous allez choisir ceux qui sont à travailler en premier lieu.  Éventuellement, certains objectifs seront peut-être atteints et vous pourrez les remplacer par d'autres ou les retirer pour en mettre des plus urgents.  Le plan, ses objectifs et ses moyens sont malléables en cours d'année.


Suis-je obligé de signer le plan d'intervention même si je ne suis pas en accord?
Non, vous n'êtes pas obligé de signer le plan d'intervention si vous n'endossez pas ce qui y est inscrit.  Cela fait partie de vos droits en tant que parent.  En cas de désaccord, vous avez toutefois des recours en tant que parent.  

Vous pouvez dans un premier temps demander de faire une seconde rencontre pour éclaircir certains points et justifier votre refus.  Si cette rencontre ne vous satisfait toujours pas, vous pouvez demander la révision de la décision de la direction par le comité EHDAA ou le conseil des commissaires de votre commission scolaire qui peuvent vous aider avec des éléments litigieux.  En plus haute instance, le protecteur de l'élève qui se trouve dans votre CS peut vous venir en aide.   Par la suite, la Fédération des comités de parents du Québec peut vous guider vers d'autres recours si la situation ne s'est pas encore réglée.

Toutefois, le plan d'intervention ne nécessite pas la signature de tous les intervenants pour être appliquée, incluant celle des parents.  Le document "La signature par les parents du plan d'intervention en milieu scolaire" soutient que "dans les situations où les objectifs et les moyens identifiés dans le plan d’intervention consignent des adaptations diverses aux interventions de l’enseignant en faveur de l’élève, les parents n’ont pas à y consentir puisqu’il ne s’agit pas de risque d’atteinte aux droits fondamentaux de l’élève."  Une telle situation est envisageable si par exemple un parent ne voit pas adéquatement aux droits de son propre enfant.   En de telles circonstances, la direction se doit contacter la Protection de la jeunesse pour veiller à son bien-être et ses besoins.




Les mesures écrites dans le plan d'intervention doivent-elles être toujours mises en place en tout temps?
Les moyens mis en place seront utilisés au besoin selon les situations qui se présenteront: certaines lors des évaluations, d'autres lors des exercices et activités en classe par exemple.  Les intervenants feront tout en leur pouvoir pour instaurer les moyens et les stratégies le plus fréquemment possible et ils en vérifieront l'efficacité.    La plan d'intervention étant en constant mouvement, les mesures pourront être modifiées lors d'une prochaine rencontre de plan d'intervention.

L'enfant aura aussi un rôle important: celui d'automatiser les mesures adaptatives qui lui ont été montrées afin de devenir plus autonome et apprendre à surmonter les difficultés que lui impose son trouble d'apprentissage, son handicap ou son trouble d'adaptation.  Il est un joueur majeur dans la mise en place des mesures adaptatives.







Je vous invite d'ailleurs à prendre connaissance de l'article "Pour démêler le vrai du faux du plan d'intervention" pour mieux comprendre les lois qui régissent le PI et qui encadrent l'enfant ayant des difficultés ou des troubles d'apprentissage.

Guide d'accompagnement à l'intention des parents d'un enfant ayant des besoins particuliers, FCPQ


Canevas d'un plan d'intervention par le MESS 


Guide d'utilisation en lien avec le canevas de base du plan d'intervention

Le plan d'intervention... au service de la réussite des élèves

Les difficultés d'apprentissage à l'école (Cadre de référence pour guider l'intervention, version abrégée)

L'organisation des services éducatifs aux élèves à risque et aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA)

Loi de l'instruction publique (LIP)


Fédération des comités de parents du Québec

La dyslexie, c'est quoi?


"La dyslexie? Bien sûr que je connais ça!  C'est lorsqu'on inverse les lettres en lisant."
Et bien, ce n'est pas vraiment cela...  En fait, c'est bien plus que ça!


La dyslexie est un trouble d'apprentissage en lien avec le langage écrit ce qui touche donc la l'écriture, mais aussi la lecture. Ce trouble est présent dès la naissance, est permanent et on ne sait toujours pas avec précision ce qui en est la cause exacte.  Plusieurs chercheurs prétendent que ce serait en partie neurologique et génétique. Près de 6% de la population serait dyslexique.  Les garçons seraient plus touchés que les filles et les gauchers pareillement.



Les gens atteint de dyslexie ont généralement un très bon raisonnement et une excellente habileté visuo-spatiale en 3D.  Ils sont créatifs, curieux, tenaces et intuitifs.



Les troubles dyslexiques peuvent s'observer selon les deux voies d'accès à la lecture:
- La voie d'adressage ou lexicale (appelé aussi dyslexie de surface)
C'est la reconnaissance globale des mots pour nous permettre de lire rapidement et avec fluidité sans décortiquer à chaque lecture toutes les syllabes.  
Par exemple, je peux lire très vite "enseignant" car je connais ce mot, je l'ai déjà vu, déjà lu.  Je n'ai pas besoin de m'y attarder, de réfléchir au son que forme chaque syllabe et de le lire ainsi: "en-sei-gnant".

- La voie d'assemblage ou phonologique
C'est la correspondance que l'on fait des lettres (des graphèmes) avec leur son (leur phonème).  
Par exemple, je ne pourrai lire globalement les mots d'une langue qui m'est inconnue, car je ne les ai jamais vus ou entendus.  Je devrai alors m'attarder et réfléchir au son de chaque syllabe pour m'assurer de bien les prononcer.


Il peut donc y avoir trois formes de dyslexies:
1- la dyslexie lexicale (la voie d'adressage est atteinte)
2- la dyslexie phonologique (la voie d'assemblage est atteinte)
3- la dyslexie mixte (les deux voies sont touchées)


La lecture étant intimement reliée à l'écrit, on pourra observer des difficultés aussi en écriture.  On parlera alors de dyslexie-dysorthographie.  
-  Quand la voie phonologique est touchée, l'enfant aura de la difficulté à reproduire les sons à l'écrit.  
-  Si la sphère lexicale est atteinte, l'enfant éprouvera des problèmes à mémoriser l'orthographe d'usage des mots de vocabulaire.


En d'autres mots, 
la personne dyslexique 
a tout le potentiel intellectuel nécessaire, 
mais ne peut l'actualiser principalement
au niveau de la lecture et de l'écriture.



un trouble intellectuel,
une anomalie auditive ou visuelle,
 de la paresse,

 un manque d'intérêt, 
un manque de stimulation de la part des parents,
le résultat d'un mauvais enseignement.


Voici quelques-uns des principaux signes de la dyslexie:

- problèmes à mémoriser les lettres de l'alphabet et les sons qui y sont associés
- difficulté à reconnaître la droite de la gauche et à se rappeler des notions directionnelles
- lecture lente et saccadée
- changement, ajout ou retrait de mots pendant la lecture
- inversion de lettres lors de la lecture (inverser, renverser ou transposer les lettres)
- fatigabilité à la tâche plus rapide que ses pairs
- compréhension de lecture ardue si celle-ci ne lui est pas lue
- désorganisation facile
- difficultés avec la notion de temps (jours, saisons, heures, minutes...)

- difficultés à mémoriser les mots du lexique mathématique, les tables, les faits historiques (dates, noms, lieux) et scientifiques
-  problèmes à appliquer les règles grammaticales
- difficultés à tenir un crayon 
- calligraphie difficile à lire et laborieuse
- mauvaise organisation de son espace physique (pupitre, sac-à-dos, chambre)
- difficultés à transcrire des notes du tableau vers un agenda




Le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité est associé à la dyslexie dans près de 40% des cas.    De plus, de 3 à 8% des personnes dyslexiques aurait une sensibilité particulière à la lumière qui amènerait des difficultés à bien discriminer les caractères noirs sur fond blanc.



Plusieurs intervenants peuvent nous aider en tant que parent et enseignant si on croit que notre enfant ou que l'un de nos élèves présente des caractéristiques de dyslexie.

AU PUBLIC

Des spécialistes sont parfois disponibles en milieu scolaire (orthopédagogue, psychologue, orthophoniste).  

1-  Une demande d'évaluation sera faite de la part de l'enseignante.

2-  Elle sera remise à la direction qui l'évaluera en comité multi, un comité composé des spécialistes présents dans le milieu scolaire.  

3- Si la demande est approuvée, règle générale, la psychologue rencontrera l'enfant en premier.  Par la suite, l'orthophoniste en fera de même.  Les deux spécialistes établiront ensemble d'un diagnostic ou non de dyslexie par la suite.   Toutefois, les listes d'attente dans les établissements éducatifs publics sont longues.  Il faut s'attendre à plusieurs mois d'attente pour arriver à obtenir une évaluation.

4-  Un plan d'intervention sera créé par l'enseignante et les intervenants avec la collaboration des parents afin de mettre en place des mesures adaptatives répondant au besoin de l'enfant dyslexique. 
(consulter mon article "Pour démêler le vrai du faux sur le plan d'intervention" pour en savoir plus sur les lois régissant ce plan.)

5-  Une fois le plan d'intervention créé, le rôle de chacun sera le suivant:

-  Selon sa disponibilité, l'orthophoniste travaillera avec l'enfant dyslexique en lecture et écriture et pourra pister l'enseignant  pour l'aider à mieux intervenir en classe auprès de lui.  Elle sera en mesure d'établir un programme de rééducation ou de soutien pour les parents à la maison.

- L'orthopédagogue mettra en place des séances pour la prise en main de mesures adaptatives numériques (ordinateur, logiciel par exemple) et lui offrira ses services si un suivi plus serré est nécessaire sur le plan académique.  Elle pourra lui enseigner les stratégies en lecture et les constances orthographiques.

-  Accompagnée par d'autres intervenants scolaires (direction, psychologue, orthophoniste et orthopédagogue si présents dans l'école de votre enfant), l'enseignante construira un plan d'intervention qui prendra en considération la dyslexie et les mesures adaptatives pouvant aider en classe au quotidien pour amener l'enfant à réussir académiquement, à préserver une bonne estime de soi et à diminuer la fatigabilité malgré sa difficulté.

-  La direction de l'école s'assurera que la plan d'intervention créé soit réalisé et s'adapte aux besoins de l'enfant tout au long de son cheminement scolaire.


AU PRIVÉ

Le privé demeure aussi une option très souvent utilisée quand on veut obtenir un diagnostic plus rapide.

- Le médecin de famille peut orienter le parent vers un neuropédiatre ou un neuropsychologue qui peuvent diagnostiquer une dyslexie.   Le médecin verra aussi avec le parent si la prise de médication est nécessaire si un TDA\H est présent en plus de la dyslexie.   

-Le neuropsychologue effectue à lui seul ce que la psychologue et l'orthophoniste réalisent de concert.  Le service de neuropsychologie n'est toutefois pas offert dans les commissions scolaires. Le neuropsychologue parvient à travers quelques rencontres à établir un portrait très détaillé du potentiel de votre enfant à plusieurs niveaux.  Il a la possibilité d'établir un diagnostic clair.  Suite à ce dernier, le neuropsychologue vous référera vers d'autres intervenants parmi les suivants.

- Au public, la psychologue ne fera habituellement que l'évaluation.  Son horaire chargé ne lui permet pas de faire de suivi malheureusement.  La psychologue au privé permettra à l'enfant de discuter de son trouble et de favoriser son estime de soi si elle est atteinte.  Plusieurs enfants dyslexiques développent des troubles anxieux.  Il est important d'y voir très tôt.

-  Même chose pour l'orthophoniste du public qui n'aura que peu de temps dans son horaire pour effectuer un suivi hebdomadaire.  Une orthophoniste au privé devient parfois une nécessité pour instaurer un programme d'aide prolongé et plus constant.





Les spécialistes dont je vous ai parlé qui peuvent vous aider font partie d'un ordre ou d'une association.  Au Québec, il vous sera plus facile de les dénicher à partir des liens suivants:









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