La dyspraxie, c'est quoi?





Pour certains, ce terme est tout nouveau. Dyspraxie?  Qu'est-ce que c'est?  Il l'était pour moi il y a de cela quelques années déjà, juste avant que mon garçon ne reçoive ce diagnostic lorsqu'il a eu ses 8 ans.  Huit ans à galérer, à chercher parmi tous les spécialistes une réponse à sa condition, à lire et être constamment en mode solution, à me demander si je n'étais tout simplement pas une maman adéquate car tous les moyens mis en place pour lui venir en aide et pallier à ses difficultés ne semblaient pas fonctionner. Jusqu'au jour où j'ai compris, où je l'ai compris...



La dyspraxie est un trouble de la coordination, de l'organisation et de l'exécution motrice. Ce trouble est présent dès la naissance et on ne sait toujours pas avec précision ce qui en est la cause exacte.  Près de 6 à 8% de la population serait dyspraxique.

Les gens atteint de dyspraxie ont généralement un très bon niveau de compréhension et de raisonnement tant au niveau verbal que non-verbal.  C'est au niveau moteur que cela se complique.  

Les troubles dyspraxiques peuvent être d'ordre:
- ORAL 
Difficulté à émettre des sons ou des mots à cause du manque de coordination de la langue, de la mâchoire, des lèvres et du palais.

- MOTEUR 
Difficulté à effectuer des mouvements à cause du manque de coordination des muscles et des articulations ce qui amène également la dysgraphie (trouble de coordination des doigts en écriture et en dessin) et la dyspraxie de construction (trouble de coordination des doigts pour assembler des éléments entre eux).


En d'autres mots, 
la personne dyspraxique 
sait ce qu'elle veut faire, 
sait comment le faire, 
mais n'arrive pas à l'exécuter correctement.

un trouble musculaire, 
un trouble intellectuel,
 de la paresse,
 un manque d'intérêt, 
de la dysphasie ou de la dyslexie




Voici en gros les symptômes qu'il est possible d'observer chez la personne dyspraxique:

- maladresse motrice
- développement de la parole plus tardif
- manque de diversité alimentaire dû aux textures et aux goûts qui le rebutent
- désorganisation facile
- lenteur d'apprentissage de la coordination des mouvements (courir, attraper une balle et la lancer, faire du vélo, patiner, nager...)
- difficultés à raconter en séquence logique une histoire et à organiser ses idées par écrit
- difficultés à tenir un crayon ou un ustensile
- difficultés à s'habiller et à lacer ses chaussures
- difficultés lors des tâches ménagères (faire le lit, ranger la chambre, plier les vêtements...)
- difficultés lors des soins personnels (se laver, se brosser les dents et les cheveux...)
- tombe fréquemment et facilement
- difficulté à reconnaître la droite de la gauche
- hypersensibilité ou hyposensibilité au toucher
- calligraphie et dessin pauvres et laborieux
- problèmes à exprimer clairement et gérer ses émotions
- faible tolérance à la frustration
- mauvaise organisation de son espace physique (pupitre, sac-à-dos, chambre)



Puisque  des troubles ne viennent que rarement seuls, on peut parfois observer la présence de certains troubles en plus de celui de la dyspraxie.  Ainsi, lors du diagnostic de dyspraxie, vous pourriez aussi entendre parler de:

-  déficit d'attention avec ou sans hyperactivité
-  troubles des fonctions exécutives (planification et organisation)
-  troubles de mémoire à court terme verbale ou non-verbale
-  troubles visuo-perceptifs



Plusieurs intervenants peuvent nous aider en tant que parent à investiguer davantage si on croit que notre enfant présente des caractéristiques de dyspraxie.

- Le médecin de famille peut vous orienter vers un neuropédiatre ou un neuropsychologue qui peuvent diagnostiquer une dyspraxie et verra avec vous de la prise de médication ou non si un TDA\H est présent en plus de la dyspraxie.   

Le neuropsychologue est le spécialiste tout indiqué pour diagnostiquer la dyspraxie.  Il peut évaluer les troubles cognitifs de l'enfant et l'impact qu'ils ont sur son cheminement scolaire. Il parvient à travers quelques rencontres à établir un portrait très détaillé du potentiel de votre enfant à plusieurs niveaux.  Il a la possibilité d'établir un diagnostic clair.  Suite à ce dernier, le neuropsychologue vous référera vers d'autres intervenants parmi les suivants.

-  L'ergothérapeute pourra entreprendre une rééducation, établir un pont avec l'école en ce qui a trait aux mesures adaptatives nécessaires et vous outiller pour aider le mieux possible votre enfant à la maison tant au niveau moteur qu'organisationnel.

- La psychologue permettra à l'enfant de discuter de son trouble et de favoriser son estime de soi si elle est atteinte.  Elle peut aussi travailler sur la dynamique familiale, l'acceptation du trouble parmi les membres de la famille et la vie au quotidien avec un enfant dyspraxique.

-  L'orthophoniste travaillera sur les troubles si la dyspraxie est orale et peut pister l'enseignant de votre enfant pour l'aider à mieux intervenir au quotidien à ses côtés.

- L'orthopédagogue mettra en place des séances pour la prise en main de mesures adaptatives numériques (ordinateur, logiciel par exemple) et lui offrira ses services si un suivi plus serré est nécessaire sur le plan académique.

-  Accompagnée par d'autres intervenants scolaires (direction, psychologue, orthophoniste et orthopédagogue si présents dans l'école de votre enfant), l'enseignante de votre enfant construira un plan d'intervention qui prendra en considération la dyspraxie de celui-ci et les mesures adaptatives pouvant l'aider en classe au quotidien à réussir académiquement, à préserver une bonne estime de soi et à diminuer la fatigabilité malgré sa difficulté.

-  La direction de l'école s'assurera que la plan d'intervention créé soit réalisé et s'adapte aux besoins de votre enfant tout au long de son cheminement scolaire.




Considérée comme un handicap fantôme, la dyspraxie est le plus subtil des handicaps physiques qui soit.  Les enfants atteints semblent bien fonctionner, mais ne peuvent y parvenir de façon totalement autonome.  Il est d'ailleurs difficile de faire reconnaître la dyspraxie dû à son côté peu apparent.  


Elle doit être diagnostiquée de plus en plus tôt dans le développement de l'enfant.  Ainsi,  il est possible d'intervenir de façon plus adaptée dans son parcours scolaire, d'instaurer des mesures adaptatives rapidement  et de réduire l'impact de ce trouble sur l'estime de soi de l'enfant. 




Des spécialistes sont parfois disponibles en milieu scolaire (orthopédagogue, psychologue, orthophoniste), mais le privé demeure une option très souvent utilisée quand on veut obtenir un diagnostic rapide.  Le système étant ce qu'il est, l'attente peut être interminable au public malheureusement...  Tout d'abord, il importe de savoir que certains de ces services au privé sont couverts par les assurances personnelles.  Vous devez au préalable vérifier auprès des vôtres et ensuite envisager d'investir dans ces évaluations.

Les spécialistes dont je vous ai parlé qui peuvent vous aider font partie d'un ordre ou d'une association.  Au Québec, il vous sera plus facile de les dénicher à partir des liens suivants:

Trouver un neuropsychologue
Trouver un psychologue
Trouver un orthophoniste
Trouver un ergothérapeute
Trouver un orthopédagogue




Je vous propose une série de lectures intéressantes sur le sujet.  





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