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Encore 7 autres façons d'obtenir le silence



Vous aviez aimé l'article "7 manières d'obtenir le silence"?  Vous serez comblé par celui-ci qui vous en propose 7 nouvelles!   Allons-y avec ces autres façons de faire "chuter" nos élèves comme disent mes enfants:)




1.  On le voit...

On peut se munir de quelques outils pour nous aider à mieux gérer le silence et... notre voix!  Peu de mots, mais un signal clair.  Voici quelques objets que j'ai soit utilisés en classe, soit vus dans la classe de collègues.


Le blogue de Monsieur Mathieu nous propose une batterie sonore.






Plusieurs baromètre sonore sont aussi utilisés en classe.  Vous en trouverez de nombreux sur le net dont sur les blogues suivants:
Lutin Bazar
Alphas de la Catalane 


J'aime bien aussi le principe des lumières qui fait référence au trafic "sonore".  J'ai même déjà vu des vrais feux de circulation (avertisseur de bruit sonore) dans une classe.  Un achat luxueux de plus de 100$... Pas besoin de tant de budget par contre!  Allez voir ce blogue qui propose de construire votre feu en carton.   Un peu d'ingéniosité, des articles dans notre bac à recyclage, une paire de ciseau et du ruban adhésif: voilà qui suffit :)





2.  Au son de la musique...

Vous vous rappelez de la boîte à bijou musicale de votre enfance?  Celle avec une petite ballerine qui tournoyait au son de la mélodie une fois le couvercle soulevé?  On tourne la manivelle pour obtenir le plus de temps de musique possible.  Dès que le ton de voix est trop élevé, on ouvre la boîte à musique jusqu'au retour au calme des élèves.  On refait le même manège toute la journée. Si la musique se termine en cours de journée, dommage... une conséquence devra être appliquée selon votre choix.

Une idée originale du blog A teeny tiny teacher!  Mignon, non?



3.  Bouger!

Parfois, nos élèves n'en peuvent juste plus.  Bavarder devient un symptôme de leur fatigue physique ou intellectuelle.  Par contre, on a un travail à terminer ou une matière à passer.  Que faire?  On ne lutte pas contre la fatigue en continuant notre enseignement.  Mieux vaut investir un 5 minutes de notre temps pour les faire bouger un peu!  Pas besoin de beaucoup d'espace.  Derrière leur pupitre, nos élèves s'activeront et pourront revenir au calme et rester concentrer un bon 15 minutes supplémentaires après notre pause animée.  Je vous propose le "brain gym", un arrêt pour activer notre corps et notre cerveau pour être prêt à apprendre par la suite.

Abonnez-vous à mon tableau Pinterest pour voir la panoplie d'activités disponibles sur le web gratuitement!  Une petite mine d'or que vous voudrez conserver...





4.  Système d'émulation simple

On a beau axer sur l'autorégulation des élèves concernant le silence, parfois il faut aussi mettre en place des moyens d'émulation pour amener nos élèves à respecter cette consigne surtout chez nos plus récalcitrants bavards... 

Mon moyen? Je ne suis pas très patiente sur les avertissements (faut bien avoir des défauts!). Au troisième, c'est finito!  Donc, mes attentes concernant le silence sont clairement énoncées au début de l'année auprès de mes élèves. 

Après deux avertissements, sans un mot, j'inscris le chiffre 1 au tableau.  Ils viennent de perdre une minute de récré. Je continue ainsi en changeant les numéros à chaque avertissement supplémentaire.  Leurs yeux ne tardent pas à grossir quand on approche du 5!  Le pire, c'est que, parce que je suis une prof "séverte", à chaque mois la mise est multipliée.  Octobre est le deuxième mois de classe? Vous avez perdu 1 minute, donc 1 minute x 2 (car 2e mois d'école)= 2 minutes de récré perdues.  Je leur mentionne ma grande hâte d'être en juin (10e mois d'école donc x10) :)  Je peux vous dire que les tables de multiplication sont rapidement apprises!

Ça fait peur comme ça, mais je peux vous dire que je ne me rends jamais à utiliser ce moyen en juin!  Dès novembre, les élèves savent que je suis sérieuse et poussent un soupir de frayeur lorsque j'approche ma craie du tableau :)   

Pour les irréprochables, ceux qui ne parlent jamais et ne se font pas avertir?  Au fil des semaines qui passent, je distribue des cartes d'immunité que j'appose sur les pupitres de mes élèves. Cette carte-privilège est une simple image à votre choix imprimée sur du papier.  Les cartes sont collées avec une pellicule plastique autocollante sur le dessus du bureau et confère à l'heureux propriétaire l'immunité contre les punitions concernant le silence.  Donc si la classe est retenue pour un 5 minutes à la récré en lien avec le bavardage, ces élèves immunisés peuvent sortir sans sanction.  Un privilège envié par tous!



Vous trouvez cela trop punitif comme approche et n'êtes pas à l'aise avec cette formule?  Et bien, optez pour la technique plus positive alors.  Ajoutez au tableau les lettres du mot de votre choix (comme le mot silence ou génial), pour chaque tranche de temps de travail silencieux.  Si les élèves parviennent à obtenir toutes les lettres du mot dans le délai prescrit, une récompense leur sera accordée.


5.  Affichage

Il y a quelques années, je suis tombée sur une compagnie québécoise créant de beaux produits, Les pictogrammes.  Elle a réalisé une affiche sur l'échelle du bruit à utiliser avec un ou plusieurs élèves en classe et même à la maison.



Un petit coup d'oeil?





6. Petite compétition amicale entre prof et élève


La compétition motive les enfants surtout lorsqu'elle est contre leur prof!  Au tableau, on inscrit les points obtenus par le prof (pour chaque avertissement concernant le silence) et ceux détenus par les élèves (par exemple pour chaque tranche de 5 minutes de travail réussie en silence).



7.  Les créatures silencieuses

Quiet Critters vu chez Dix moisCes petites créatures (quiet critter en anglais, les calmos selon Ecline) toutes douces vont calmer vos élèves qui rêveront d'en observer une bien posée sur leur propre pupitre! Lorsque les élèves travaillent silencieusement, on dépose tout simplement la bouboule silencieuse (donnez le nom de votre choix à vos bestioles!) sur le coin du bureau de l'élève.  On les récupère à la fin de l'activité pour s'en servir une autre fois.  Un bon truc avec les plus jeunes et lors des suppléances!

Le blog Maitresse Ecline propose même aux élèves ayant reçu une créature d'écrire leur nom dans une grille de loto et elle fait tirer un privilège vers la fin de la semaine parmi les élèves qui y sont inscrits.




Ça fait le tour des 7 autres façons d'obtenir le silence en classe.  Avec celles du précédent article sur le même sujet, vos élèves n'ont qu'à bien se tenir :)  

L'ABC de la parfaite suppléance


Dans notre parcours en éducation, nous avons majoritairement tous déjà passé par le passage obligé de la suppléance.  Nous avons vécu de ces journées merveilleuses qui nous donnaient le goût d'avoir notre classe à nous, enfin.  À d'autres moments, nos suppléances étaient catastrophiques et nous poussaient à nous requestionner sur notre métier.  Avec humour, j'en avais même dépeint une des miennes dans un précédent article "Fait vécu: une journée de suppléance infernale et... formatrice"



Mais qu'est-ce qui influencent tant nos journées de suppléance?  Qu'est-ce qui les rend si faciles ou si ardues?  Les élèves? Notre manque d'expérience?  Qu'est-ce qui en garantit son succès?


On ne se le cachera pas: bien souvent, ce n'est une question de préparation.  Pour que ce soit gagnant, c'est-à-dire que le suppléant quitte avec le sourire et que l'enseignant revienne avec le sien,  l'organisation de part et d'autre est nécessaire.  Cela évite malentendus et même frustrations.    

Suite à quelques échanges sur les réseaux sociaux récemment, je désire apporter ma petite contribution pour faciliter la suppléance tant pour le suppléant que pour l'enseignant qui se fait remplacer.  Plusieurs commentaires constructifs m'ont mis la puce à l'oreille pour créer un article récapitulatif qui sera un aide-mémoire efficace, je l'espère. Je me fais donc la messagère!  



Moi, suppléant dans votre classe pour la journée, apprécie quand:

-  tout le matériel de la journée se trouve bien à la vue sur le bureau à mon arrivée (car chercher partout dans votre matériel me rend mal à l'aise et le stress de la journée ne me permet pas toujours de voir aussi clair).

-  un horaire détaillé de la journée m'a été préparé (avec les heures, les surveillances, les cours).

-  la façon de prendre les absences du matin m'est expliquée (certains fonctionnent avec des fiches, des feuilles, GPI... Tant d'écoles, tant de façons de faire.)

-  la liste d'élèves est à portée de main.

-  un détail de votre classe peut être consulté (particularités, allergies, troubles spécifiques).

-  le nom d'un collègue ou d'une ressource m'est laissé sur la planification en cas de pépin.

-  le nom d'un élève de confiance m'est donné pour qu'il me guide dans les routines de la journée.

-  les attentes au niveau de la correction sont précises et adaptées au temps de présence école.

-  les photocopies sont déjà faites (cela m'évite de dompter une photocopieuse inconnue et parfois défectueuse le jour de la suppléance).

-  aucune nouvelle notion ne devra être enseignée (oui, je suis qualifiée, mais le défi est déjà grand).

-  on me propose plus de matière que pas assez et qu'on m'indique ce qui est moins important si j'ai à choisir (parce que les journées étant imprévisibles, je me sentirai mal si je n'ai pas pu tout voir...)

-  j'ai un peu de flexibilité dans la journée pour insérer une activité spéciale qui me permet de récompenser les élèves (lire une histoire, temps libre, coloriage, blagues, jeux de groupe...).

-  le code de photocopie et de l'accès internet me sont laissés (on ne sait jamais!).

-  votre courriel m'est fourni si cela ne vous dérange pas pour que je puisse vous contacter si besoin (mais seulement pour résumer ma journée ou vous relater un événement particulier qui s'est produit, pas pour vous déranger durant la journée!)

-  une clé USB des manuels numérisés est mis à ma disponibilité (pour les suppléants super techno si vous l'êtes aussi comme enseignant!)

- des craies sont à ma disposition (car je ne suis peut-être pas à l'aise avec un TNI et que des problèmes techniques sont possibles).

-  les corrigés me sont donnés (je veux vous aider et bien faire, mais je me sens plus à l'aise avec les corrigés en main).

-  le système d'émulation de classe m'est brièvement expliqué et que je peux m'en servir.

- on indique si des déplacements seront nécessaires pour les cours des spécialistes (anglais, musique, éducation physique).

-  un plan de la cour d'école est affichée en classe pour que l'on puisse s'y référer.

-  de petits mots courtois se retrouvent sur la suppléance (Un p'tit bonjour, bonne journée.  C'est moins impersonnel et ça fait du bien!) 




Moi, enseignant de la classe où vous passez la journée, apprécie quand à mon retour:

- un compte-rendu détaillé m'est laissé (absence, matière vue ou non, ce qui fut facile ou difficile à faire).

- des commentaires honnêtes me sont donnés sur le déroulement de la journée et le   comportement de mes élèves (Je ne mettrai pas en doute votre compétence, mais je veux avoir l'heure juste sur ce qui s'est passé).

- des points positifs me sont écrits, même si la journée ne fut pas la meilleure. (Ça me permet de faire un retour et de récompenser ceux qui se sont bien comportés).

-  les pupitres sont bien placés et propres (Mon retour est plus léger!).

-  le matériel utilisé en cours de journée est rangé.

-  le tableau est effacé  (Et oui, il reste encore des tableaux verts dans les classes!  S'il est lavé, je suis littéralement sous le charme et flotte sur un nuage :))

-  mon bureau est bien rangé pour que je commence bien ma journée.

-  j'ai votre nom complet et vos coordonnées sur le compte-rendu (parce que si vous avez suivi l'ABC de la parfaite suppléance, j'adorerais vous ravoir et en parler à mes collègues et à la secrétaire!  Et si j'ai moi aussi suivi cet ABC, vous aimerez revenir dans ma classe!)





En bref, il faut se rappeler être déjà passé par là pour préparer une planification qui guidera le mieux possible le suppléant à travers sa journée.  Il faut savoir que l'enseignant absent n'a peut-être pas eu la possibilité de se préparer d'avance (urgence ou maladie) et que la débrouillardise est souvent de mise.  On a une petite trousse de suppléance sous le bras pour palier à toutes éventualités!  Mais plus que tout, il faut se souvenir qu'enseigner à nos cocos n'est pas une mince tâche et qu'ils peuvent nous organiser rapidement si on ne l'est pas!  


De plus, je crois qu'il serait important d'aborder le sujet au sein de votre équipe-école.  Y a-t-il un système mis en place pour les suppléances?  Dans mon école, un duo-tang rouge bien voyant est laissé sur le bureau de chaque enseignant.  Il comporte la liste d'élèves, des fiches vierges pour les absences, un guide pour les situations d'urgence (feu, confinement), les consignes pour les différents postes de surveillance, le plan de la cour, quelques documents à faire photocopier pour les élèves si un plan B est nécessaire.  Cela sécurise tout le monde, y compris la secrétaire qui doit parfois faire des pieds et des mains pour dénicher un suppléant à brûle-pourpoint sans grand préavis.



Soutenons-nous dans notre quotidien et faisons preuve d'empathie envers nos collègues présents ou futurs :)



Je suis tombée sur de superbes documents bien aidants sur le blogue des idées de madame Roxanne.  Elle a créé deux magnifiques guides qui seront fort utiles pour les professeurs et les partage gracieusement.










Comment obtenir un rang silencieux (Oui, c'est possible!)

« Le silence est d’or sauf quand on a des enfants… Dans ce cas, il est suspect! »  


Cette citation me fait toujours bien rire chaque fois que je la lis.  Ce cas est effectivement vrai à la maison (les parents comme moi vous le confirmerons!).  Le silence… Ce calme verbal pratiquement utopique à avoir de la part d’un élève, surtout lors des déplacements.  Comment faire pour obtenir le silence dans notre rang de classe?


Notre tolérance est différente face au silence.   Pour les déplacements de mes élèves, respect des autres et discrétion sont nécessaires. C’est tolérance zéro face au placotage lorsque l’on circule dans l’école en temps de classe.  Comment s’y prendre?



Au fil des années, j’ai essayé pas mal de trucs.  Voici ce que vous pourrez appliquer avec constance dès septembre :


  1. La pratique
Saviez-vous que cela prend 21 jours pour intégrer une nouvelle routine? Vous aurez donc compris qu'il vous faudra d'abord vous armer de patience pour obtenir ce que vous voulez de vos élèves au niveau des routines.

Savoir ce que l’on attend de notre groupe doit être clair pour nous pour que cela le soit pour eux.  Même si nos élèves prennent leur rang depuis la maternelle, il faut expliciter ce que signifie pour nous un beau rang même rendu en 6e année.  Par exemple: 
«Je m’attends à ce que le rang se prenne rapidement. J’effectue mon déplacement sans courir et sans parler. Je ne tolère pas le chuchotement. » 

Nos attentes doivent être précises .

De plus, pour éviter les rangs qui s’allongent et n’en finissent plus quand on circule dans l’école, il est bon de déterminer des points d’arrêts dès le début de l’année. Ainsi, on garde le contrôle de notre rang même si on doit traverser l’école au complet pour se rendre au gymnase ou à la bibliothèque!

Pour ma part, je fais pratiquer les rangs plusieurs fois par semaine en septembre.  On se lève, on prend le rang, on se déplace, on revient s’asseoir en classe et… on recommence.  J’effectue aussi des reprises de rangs à répétition si je considère que le déplacement n’est pas à mon goût.  Les élèves me trouvent un peu sévère en début d’année, mais je sais que cela paie.  Je n’ai plus à faire de pratiques de rang dès octobre! Mes élèves savent à quoi s’attendre.


  1. L’imagerie mentale
Il y a quelques années, je suis tombée sur un affichage parlant de déplacement silencieux comme si on avait des orteils en guimauve. Tellement mignon! Je me suis procurée le document sur la plateforme éducative Mille merveilles qui est une source d'inspiration.

Mes élèves ont tout de suite bien rigolé et ont embarqué à pieds joints (en guimauve et sans bruit!) dans cette activité. Un diplôme peut même leur être décerné pour leur bon rang.

On peut marcher en créant d’autres images dans l’imaginaire de nos élèves. Mes élèves de 4e année adorent et embarquent toujours.  Pourquoi ne pas imiter une souris, un ninja, une ballerine, Charlie Chaplin… Les possibilités sont nombreuses.  Il ne faut pas avoir peur de se couvrir un peu de ridicule pour la bonne cause surtout si ça fonctionne!


  1. La comptine
Pour les plus jeunes du préscolaire et du premier cycle, une chansonnette peut vous aider à  retrouver le silence pendant la mise en place du rang juste avant le déplacement. Quand on commence à chanter la comptine, les élèves se mettent en rang. Ce dernier est prêt quand la comptine est terminée.

Merci  au blog « Les p’tites décos deLolo ».

Un petit doigt sur mon front
J’écoute voler un papillon
Un petit doigt sur mon nez
J’écoute voler un perroquet
Un petit doigt sur ma joue
J’écoute voler un hibou
Un petit doigt sur mon oreille
J’écoute voler une abeille
Un petit doigt sur le menton
J’écoute voler un bourdon
Un petit doigt sur la bouche
J’écoute voler une mouche…
Chut!


  1. Le renforcement positif
Récompenser et valoriser les bons comportements est aussi très gagnant. On instaure en début d'année un concours pour le meilleur rang. Le grand prix? Un 5 minutes de récré de plus par exemple ou du temps libre en classe.  On félicite et on nomme même un champion du rang.  On met l'emphase au maximum au début de l'année pour montrer que c'est vraiment important pour nous.  Notre système d'émulation peut aussi inclure une clause concernant la prise des rangs.



Selon les écoles, les consignes au niveau du silence dans les rangs et les déplacements peuvent varier.  Il est primordial de les connaître avant d'entamer notre suppléance ou notre stage.  Entre-t-on sans parler? Le chuchotement est-il permis? Quel comportement est attendu dans les corridors? Des questions que l'on peut poser à la secrétaire ou aux collègues que nous côtoieront dans la journée.



Fait vécu: une journée de suppléance infernale et... formatrice!

Suppléance de 2 jours, classe de 5e année.

par ecoleetbricoles.blogspot.comLe téléphone sonne.  On m’offre une suppléance de deux jours dans une classe de 5e année.  Toute fraîche sortie de l’Université, je suis heureuse de pouvoir me faire de l’expérience.  J’accepte avec enthousiasme. Jeudi matin arrive. Dès mon arrivée à l’école, la secrétaire me souhaite une bonne journée et… bon courage. Bon… courage ? Même chose du prof d’éducation physique que je croise dans le corridor et qui m’aide à me diriger vers mon local.  Je comprends que l’enseignante est en arrêt pour quelques jours, épuisée par la dure année qu’elle vit auprès de ces élèves turbulents.


Pleine de positivisme, je me dis que cela se passera bien et j’ai hâte que la cloche sonne pour commencer ma journée. Avec une main de fer, je débute les cours et me rends jusqu’à la récréation sans trop d’anicroches.  Je me montre ferme et mon autorité semble bien installée… jusqu’en après-midi.  N’ayant pas complété tous les travaux demandés dans la planification de l’enseignante dû à leur bavardage, je garde 4 élèves en classe à la récréation. 


La scène que je vais vous décrire semble tirée d’un film. En fait, je me tenais dans le cadre de porte de la classe telle une observatrice derrière son écran de télé, ne sachant pas si je devais en rire ou en pleurer. Devant mes yeux, j’ai vu de quoi des enfants pouvaient être capables ! Je ne savais pas si je devais féliciter leur imagination pour tourner un prof en bourrique ou m’en désoler.


Ne voulant pas terminer leurs travaux, deux élèves sont montés sur leur pupitre en scandant : « So-so-so, solidarité ! ». Au tableau, une de leur camarade s’était emparée d’une craie et remplissait frénétiquement le tableau vert d’un slogan choc :  « Joyce la parfaite. »  Mais c’est quand j’ai vu le 4e élève subtilement ouvrir la porte du garde-robe de classe et  s’y enfermer que les deux bras me sont tombés… Il s’était embarré et je n’avais évidemment pas la clé.  En une petite-minuscule-microscopique minute, tout avait basculé.  Je ne l’avais pas vu venir celle-là. Et vous ?


J’ai eu le goût de prendre mes cliques et mes claques en laissant un post-it pour le concierge sur la porte du garde-robe avec comme mention « À ouvrir à vos risques ».  

Je l'avoue: j'ai eu le goût de leur refiler une  toute petite claque derrière la tête (sauf pour le prisonnier du garde-robe que j’aurais laissé là…). 

Je l'admets: j’ai eu une folle envie de courir à toutes jambes vers ma voiture, espérant démarrer assez rapidement pour que personne ne puisse me retenir dans cette classe…

Mais non.  Calmement, sans paniquer, j’ai fait appel à la secrétaire par l’intercom lui demandant de faire venir le concierge.  Vous auriez dû l’entendre lorsqu’elle m’a demandé pour quelle raison ce dernier était appelé. « Euh… pour libérer un élève du garde-robe… ».  Quelle blague !


À la fin de cette journée, j’étais totalement épuisée, mais les 4 fautifs avaient fait le travail demandé. En plus, je savais que j’y retournais… le lendemain. Rappelez-vous, j’avais accepté deux jours de suppléance. La belle affaire !


N’ayant qu’une parole, j’y suis allée. Les 4 rebelles filaient définitivement plus doux que la veille. Mes deux jours finalisés, j’étais fière de moi. Mission accomplie! J’avais su gérer la situation avec calme et professionnalisme. Vivement le weekend pour me remettre de ces deux jours de suppléance!  Comme je compatissais avec la titulaire…

Même lors d’une suppléance, avoir l’attitude d’un titulaire.  Se poser la question :   et si j’avais à revenir dans ce groupe ou dans cette école, comment est-ce que je voudrais être perçue par les élèves et les collègues ? Professionnalisme, calme et rigueur sont de mise en tout temps.




Au cours de la fin de semaine, j’ai reçu un appel de la directrice de l’école.  Elle avait aimé ma façon d’intervenir et me demandait de retourner faire de la suppléance lundi et mardi dans la même classe. Je l'avoue: j'ai refusé…  Je ne suis pas masochiste quand même !