Fait vécu: une journée de stage éprouvante et...enrichissante!

Stage de 3e année, classe de 3e année

Je suis en prise en charge du groupe lors d’un cours de mathématiques. J’avais la grande ambition de créer avec eux un zoo géométrique à l’aide de polyèdres cartonnés.   Pour une raison qui m’a échappé à l’époque, cette activité qui se déroulait pour le mieux a dégénéré.  Pourtant, ma planif était béton et j’avais pensé à tout, même un plan B. Par contre, mon plan B ne tenait pas en compte Pierre-Jean-Jacques qui se retrouvait alors sous les pupitres à ramper comme un serpent ou Pierrette qui imitait un singe en surdose de caféine… Bref, ma classe prenait de plus en plus des airs de zoo.  


Malgré mes interventions de plus en plus musclées, rien n’y faisait.  J’avais une boule dans l’estomac qui prenait de plus en plus d’expansion. Mes joues prenaient des couleurs bien malgré moi.  Ce qu’il faisait chaud tout à coup dans cette classe! Je peinais à retenir mes larmes…


Je regardais la trotteuse de l’horloge de classe tourner en espérant ardemment que 15 h sonne et me sorte de cette jungle. Puis, l’heure de la délivrance est arrivée.  Épuisée, je suis retournée penaude à la maison.  Qu’est-ce qui avait bien pu se passer? Pas la peine de vous dire que j’ai éclaté en sanglot une fois le seuil de la porte franchie. Je me suis finalement endormie, pas faute d’avoir réfléchi pendant des heures m’accusant de médiocrité et de faiblesse. Comment des enfants hauts comme trois pommes avaient-ils réussi à me faire sentir aussi désemparée? J’avais hâte de discuter avec mon enseignant-associé de la situation. Peut-être que l’homme d’expérience me réconforterait et me divulguerait LE secret pour ne plus revivre une situation pareille.


Le lendemain, c’est ce qu’il fit.  Après lui avoir dressé le portrait du zoo de la veille, il me regarda et me dit ces mots bien sages : « Enseigner, c’est comme une pièce de théâtre. Tu dois faire semblant de te mettre en colère bien avant d’avoir atteint ta vraie limite.  Ce n’est pas toi qui est fâchée, mais ton personnage. »

Si vous saviez comme ces quelques mots m’ont semblé si évidents une fois dévoilés.  Pourquoi est-ce que j’avais attendu d’être à MA vraie limite?  Mieux valait intervenir tôt, dès les premiers signes de rébellion de mes élèves en arrêtant tout, à un moment où ma tolérance était encore intacte.

Jouez la comédie quand vient le temps de réprimander.  Sortez vos gros yeux et votre autorité bien avant d’avoir atteint votre seuil de tolérance.  La minute d’après, vous serez capable de rire et de passer à autre chose facilement. 


 

Allez lire mon article ici qui fut inspiré par cette expérience!



par ecoleetbricoles.blogspot.com

Depuis que j’applique ces précieuses règles, la colère ne m’habite plus en classe.  Par contre, je dois vous avouer n’avoir jamais refait de zoo géométrique avec mes élèves… Mauvais souvenirs!


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