Il y a de la tricherie en classe?
« Madame!
Pierre-Jean-Jacques a regardé sur ma copie! Il triche! »
Cette phrase, on l’a tous déjà entendue dans
notre classe ou même peut-être déjà prononcée dans notre tendre enfance. On se souvient probablement aussi de la
frustration ou du sentiment d’injustice que l’on avait ressenti. Pourquoi des enfants trichent-ils souvent?
De un, les enfants développent graduellement
leur jugement éthique. Chez nos élèves, le désir de gagner ou d’obtenir une meilleure
note prend souvent le dessus sur leur conscience morale. C’est si tentant de jeter un coup d’œil sur la
copie du voisin! « Si j’obtiens un A, mes parents seraient si
fiers! »
De deux, nos élèves peuvent aussi tricher par
peur de l’échec. Il accepte mal de
perdre, d’avoir un moins bon résultat. Ils doivent donc apprendre à perdre,
mais aussi à réussir.
Au quotidien, les enseignants ont à développer
chez leurs élèves le goût de l’effort, à valoriser le travail bien fait et à partager leurs propres valeurs en ce qui concerne
le bien, le mal et ce qui est accepté en société. Cette tâche collaborative avec les parents se
veut primordiale. L’enfant a besoin de modèle. Sachant tout cela, il n’en reste pas moins qu’en
situation de tricherie, on ne sait parfois pas trop comment intervenir.
Voici donc comment éviter la tentation de la
tricherie en classe en 4 points:
1. La prise de conscience
À l’aide de
technique d’impact, on peut tenter de faire prendre conscience à nos élèves que
la tricherie ne mène à rien. Finalement,
on se ment à soi-même ce qui est encore pire que de mentir aux autres!
Ayant été confrontée à la tricherie dans ma
classe, j’ai eu recours aux techniques d’impact de Danie Beaulieu. Pour ceux
qui ne connaissent pas ces techniques, il s’agit en fait de courtes activités
simples axées sur la résolution de problème entre autres par l’imagerie
mentale, le graphisme, la métaphore et
les objets. Ces techniques permettent
une assimilation plus rapide et prolongée et s’avèrent vraiment efficaces pour
les avoir moi-même essayées!
J’ai acheté
il y a quelques temps le livre suivant qui m’est d’un grand recours à chaque
année lorsque je veux bien intervenir et surtout amener une prise de conscience
chez mes élèves.
De plus, je vous invite à
visiter le site de Madame Danie Beaulieu.
Les allégories sont
aussi efficientes. Vous savez ces courtes histoires qui nous amènent à une
prise de conscience, à trouver une solution en nous-même? J’aime bien en lire en classe, car cela apporte toujours
une discussion fort intéressante et une confrontation parfois des idées.
2. La ruse
On ne peut avoir
les yeux tout le tour de la tête, même si on le voudrait bien fort. Donc, on utilise la ruse. Je me sens un peu
diabolique quand j’utilise ces deux subterfuges, mais puisqu’ils fonctionnent
bien et ne font de mal à personne, je ne peux m’empêcher de m’en servir année
après année. Il faut que cela reste un
secret de prof toutefois. Juré?
Truc
1 : J’invente un faux espion! Aussi simple
que ça. En début d’année, je dis que j’ai
sélectionné un espion dans la classe. Je
sais donc tout et je vois tout à travers lui. L’ayant choisi pour ses grandes
capacités en matière de discrétion, il ne me trahira pas et ne dira jamais
qu’il est mon espion, même sous la torture J Pendant une semaine, les élèves cherchent et
se demandent qui peut bien avoir été sélectionné. Le secret dur toute l’année et n’est JAMAIS
dévoilé, même en juin, car on veut pouvoir s’en servir à chaque année et on ne
désire pas que les élèves de l’école soient mis au courant!
Truc
2 : Je mentionne aux élèves qu’il y a des
tests différents et que cela ne donne rien de regarder puisque les questions ne
seront pas similaires. Et vous savez quoi?
Ça fonctionne vraiment!
3. La prévention
Mieux vaut prévenir
que guérir dit le proverbe. Faites-en tout autant. Une fois les tests distribués, on déplace légèrement
les pupitres. On peut aussi acheter des
cloisons ou s’en fabriquer. J’aime les idées suivantes qui sont peu
dispendieuses :
-Se servir des
fichiers et les coller deux à deux pour créer une cloison. On peut plastifier
pour plus de solidité et pourquoi ne pas
y ajouter des stratégies ou trucs pour aider tant qu’à y être. Voici un superbe exemple proposé par Profsetsoeurs
-Prendre une boîte
de carton et l’ouvrir pour réaliser un paravent.
-Utiliser les
pancartes électorales. Elles sont
rigides. Je demande aux partis concernés si je peux leur en prendre une fois
les élections passées évidemment!
4. La constance
Nos consignes sont
claires dès le début de l’année: tolérance zéro pour toute forme de
tricherie en classe. Notre système d’émulation inclut même une clause à cet
effet. Tricher, c’est grave et passible d’une conséquence. De plus, cela
implique la perte de quelque chose d’encore pire qu’une punition : la
perte de la confiance de son enseignante.
Difficile de récupérer la confiance de quelqu’un…
De plus, j’exige
que les élèves restent assis en tout temps lors des examens. Pas de déplacements en classe sauf pour la
remise du travail. On lève la main et on
attend que je me déplace. On est constant
dans nos interventions et on maintient le cap toute l’année.
Prise de conscience, ruse, prévention et constance
tiendront vos élèves loin de la tentation de tricher. Garanti!
J'ai bien le truc de la ruse avec l'élève-espion! ahahah Ce doit être drôle de les voir chercher l'espion dans la classe!
RépondreEffacerC'est une enquête assidue et infernale pendant les premières journées. Qui pourrait bien être l'élu? Ensuite, ils oublient l'espion, mais j'en reparle de temps en temps pour continuer à semer le doute. Hilarant!
Effacer