Chaplin en classe: le film muet au primaire

Je suis un grande amoureuse de l'histoire.  Même que je vais vous confier un petit secret: j'avais été acceptée dans le programme universitaire d'archéologie et j'ai eu à choisir entre ce baccalauréat et celui en enseignement.  J'ai jeté mon dévolu sur l'éducation (bon choix!) et ai pris plaisir à intégrer l'histoire dans mon enseignement.  Que ce soit pour la culture générale de mes élèves ou pour mon bonheur personnel, tous mes cours sont une occasion de faire une archéologue de moi!


Bref, la culture de notre société me passionne.  Il n'est donc pas étonnant que je mette en place des projets, bien souvent technologiques, qui intègrent les matières au programme et un volet culturel. À trois reprises dans ma carrière (dont le mois passé), j'ai réalisé avec mes élèves des films muets à la Charlie Chaplin. Cinq mini-films muets d'une durée totale de 30 minutes, des semaines de travail, des sourires sur les visages de mes élèves, une satisfaction personnelle :)


 Chaplin en classe: le film muet au primaire

Pendant près d'un mois, nous travaillons sur le thème du début du cinéma:
-  Atelier sur les débuts du cinéma avec un bonimenteur vraiment extra!
Depuis des années, j'accueille dans ma classe Monsieur David Mayer, de la compagnie "Les contes du moulin".  Il est FANTASTIQUE!  Dans le cadre de mon projet, j'ai sollicité ses services pour son excellent atelier "Le bonimenteur".

-  Visionnement de courts-métrages mettant en vedette Buster Keaton, Laurel et Hardy et bien évidemment, Charlie Chaplin.

- Atelier d'art dramatique sur le langage corporel 
J'exerce les élèves à transmettre des émotions par le mime. Comment exprimer la peur?  Le stress?  La surprise?  Nous prenons ensuite plaisir à mimer de courtes mises en situation.

-  Lecture explicite d'une biographie sur Charlie Chaplin

- Écriture d'un récit en 5 temps 
  J'initie le récit en 5 temps dans ma classe de 4e année.  Je fournis aux élèves, qui sont en équipe de 4, la situation initiale et l'élément déclencheur, le dénouement et la situation finale.  Par la suite, ils doivent élaborer des péripéties en lien avec le scénario imposé.   Les élèves adorent et rigolent lors de la mise en mots des péripéties.  Les visionnements de films muets ayant été faits au préalable leur donnent beaucoup d'inspiration.

-  Tournage des mini-films muets
Le moment tant attendu:  le tournage!  Costumés, mes élèves se prêtent au jeu avec grand intérêt.  Je suis leurs scénarios, effectue le montage en noir et blanc et coupe le son pour y ajouter des bandes sonores respectant l'époque du film muet.

-  Présentation aux parents
Impossible pour moi de ne pas terminer notre projet par la publication au grand public!  Les parents sont invités pour la première. Les élèves font tout:  organisation du local, accueil des parents, discours, remerciements.  C'est vraiment valorisant pour mes cocos de voir leurs camarades et les parents s'esclaffer aux pirouettes et mimiques rigolotes.



Cinema Clip Art - ClipArt BestVous voulez voir de quoi cela à l'air?  
Voici quelques-uns de mes élèves. 3,2,1, action!












Article "Un film muet avec vos élèves" sur mon blogue

Le lâcher prise d'un parent-enseignant

Lorsque notre enfant éprouve des difficultés à l'école, en tant que parent on se sent parfois désemparé. On a beau avoir déjà fréquenté les bancs d'école, ce n'est pas garant d'un soutien efficace auprès de notre enfant.



Comment faire pour l'aider adéquatement?  
Quelles ressources utiliser pour palier à ses difficultés?  
Qui peut m'aider à cerner mieux sa problématique?  
Quel est le rôle de l'école et de ses intervenants?
Quel est le bien-fondé d'un plan d'intervention en milieu scolaire?



Beaucoup de questions, parfois des réponses floues et inévitablement un sentiment d'incompétence ou de solitude face aux problématiques de nos marmots.  



Même étant enseignante, j'ai ressenti à un moment ou à un autre une incapacité à aider adéquatement mes propres enfants en proie à une multitude de problématiques (anxiété, TDA, TTA, dyspraxie). J'ai eu à faire la ronde des spécialistes, à être envahie par le doute, à essayer des stratégies diverses, à faire valoir les besoins de mes enfants auprès d'intervenants scolaires...  


Vous savez quoi?  Je vais vous avouer une grande réalité:  être une maman enseignante me semble parfois la pire des tortures. 


On a beau être formée et expérimentée en éducation, reste que les émotions sont de la partie et que notre statut de maman supplante celui d'enseignante entre les murs de notre maison!  Quel sentiment d'échec quand on perd patience envers notre petit dernier face à ses devoirs qui sont interminables ou qu'on n'arrive pas toujours à outiller au mieux notre grande fille dans ses grandes angoisses! Pourtant, dans ma classe, je suis reconnue pour ma patience, ma différenciation et mes interventions adaptées.  Comment puis-je parfois échouer si lamentablement à la maison? Dur constat...  


Et non, je ne suis pas un parent-enseignant parfait :)  Je me questionne:  est-ce que cette espèce existe vraiment ou est-ce un mythe qui traverse les décennies?  Le parent-prof qui d'un calme olympien jongle avec les tâches ménagères, parentales et scolaires sans échapper aucune balle?


Avec les années (et les rides qui s'accumulent sous mes yeux), j'ai appris à lâcher prise et à me dissocier du parent-enseignant parfait. Un bien grand mot que je ne maîtrise pas encore à la perfection, mais que je tente d'intégrer dans mon quotidien. 


J'ai pris un engagement:  je dois être plus indulgente envers moi-même et lâcher prise:

-  Je suis enseignante, oui, mais ce qui me définit à la maison est mon rôle de maman.  Je dois m'entourer de spécialistes et rechercher l'aide requise pour ne pas prendre tout sur mes épaules.  Oui, je serais capable, mais à quel prix? Celui d'abîmer le lien de confiance avec mes enfants et sacrifier l'ambiance familiale? Non.  Je trouve des gens d'expertise pour me guider.   Leurs bons conseils me seront précieux, autant que l'est ma relation avec mon fils et ma fille.

-Je m'accorde le droit d'être fatiguée et de ne pas avoir toujours le goût d'activités ludiques et éducatives en soirée.  Je ne peux pas avoir la même énergie que lorsque je suis fraîche et dispose le matin (et ça, c'est quand je ne me suis pas couchée encore trop tard pour planifier ou corriger... Je sais, ne me taper pas trop fort sur les doigts!).  Je permets à mon mari de prendre les rênes des devoirs et leçons sans critiquer son aide (même si ce n'est pas fait comme moi, je ne dis rien du tout.  Zipzoup!).

- J'ai choisi l'enseignement, mais pas ma famille.  Les miens ne doivent pas subir les dommages collatéraux de mon choix de carrière.   Il est vrai que mon sac à patience est parfois vide une fois ma journée en classe terminée.  Pas vous?  J'adore mes élèves, mais il faut bien se le dire:  nos enfants écopent parfois injustement de nos déboires scolaires.  Je laisse mes tracas au boulot et évite d'en apporter trop dans mon cocon familial.


-J'ai le droit d'être parfois découragée.  J'en parle avec des bonnes collègues et des amis de confiance.  Ça fait du bien d'avouer que je ne peux pas toujours y arriver...toute seule!  



Je ne suis pas un parent-enseignant parfait et ....
ça me convient!






Une citation m'a toujours beaucoup inspirée dans ma progression vers le lâcher prise:  "On doit s'entourer de personnes qui ont les forces de nos faiblesses."  Voilà ce qui nous permet d'avancer et de nous réaliser!


Dans cette même philosophie, j'aimerais mettre à profit mon expérience comme enseignante et celui de maman.  Informer les parents et partager les ressources qui me furent utiles durant mon parcours professionnel et parental me feraient très plaisir.  Si cela peut bien humblement aider ne serait-ce qu'une seule personne, je serais vraiment contente.


Graduellement, j'alimenterai mon blogue d'articles parlant des grandes questions qui nous tourmentent lorsque vient le temps d'aider notre enfant qui fait face à des difficultés scolaires.   Tant de ressources insoupçonnées s'offrent à nous.  Ce serait dommage de ne pas s'entraider entre parents et de s'encourager lorsque l'on fait notre gros possible, non?